Keith Long
« Les Sylphes »
20 novembre 2009 > 23 janvier 2010
la galerie sera fermée du 24 décembre 2009 au 4 janvier 2010
D’un côté, il y a les Sylphes qui poussent bien droit vers le ciel, mue par une force intérieure, et de l’autre, il y a la série des vents où les formes sont poussées vers l’avenir par une force extérieure.
Parfois, ils se mélangent et dansent ensemble, au printemps, ils bourgeonnent.
Symétrie et asymétrie se confrontent aux souffles des esprits et le mouvement s’échappe de la statue.
La déesse aux mille bras semble vouloir retenir des feuilles mortes emportées par le vent.
La forêt impénétrable, pénétrée, reste toujours aussi mystérieuse, essence même du désir.
Venue des fins fonds des mythologies, l’image de la statuaire antique, intimement liée à la poétique des ruines, s’empare des mains de Keith Long et il assemble ses bois, une forme répondant à l’autre dans la magie des affinités électives.
Une nouvelle forme féminine apparaît : femme et déesse à la lisière de la forêt.
La ronde des métamorphoses se poursuit, l’homme-animal-organisme vivant pousse tout de bois dans l’atelier de Keith Long pour devenir statue dans la permanence de l’être.
La course dansante de Daphné s’achève. Essoufflée, ses pieds prennent racine, dans la jungle les temples d’Angkor retourne peu à peu à la forêt.
Le minéral et le végétal s’embrassent et l’homme entre les deux, tente de trouver sa place.
Daphné devient arbre et échappe pour toujours au Dieu ravisseur du soleil.Lélia Mordoch