Rêve de Compstelle, 2011, Leds. Diamètre 52,5 cm, épaisseur 5,5 cm
Alain Le Boucher
exposition du 14 novembre 2014 au 31 janvier 2015
Que la lumière soit
vernissage le jeudi 13 novembre 2014 de 18h à 21h
La lumière est-elle éternelle ? Le noir existe-t-il sans la lumière ? Il semble que l’eau et la glace existaient avant le feu. Il y a des lumières chaudes et des lumières froides. Plus la lumière est froide, plus sa température est élevée. La lumière bleue a de la fièvre, elle brûle à 8000°.
Bleue comme la glace ? Le feu naît-il du froid ?
Pourquoi est-ce que je vous parle de tout cela ? C’est à cause de l’univers. Il y en a qui envoient des bouteilles à la mer, Alain Le Boucher propose d’envoyer des messages dans le cosmos grâce à la lumière que courbe la masse du soleil. Il réalise des sculptures de lumière, qu’il nomme « luchrones », à l’aide de programmes informatiques que viennent perturber les rayons cosmiques. Plus l’œuvre est grande, plus le hasard ajoute sa touche de poésie à la symphonie picturale.
Que la lumière soit…
Et pour qu’elle soit, il faut qu’on la voie. Son premier logiciel, Alain Le Boucher l’a nommé « DYEU », pourtant à le voir on ne le dirait pas aussi mégalomane avec sa tête chauve de penseur au regard aiguisé par son nœud papillon.
Entourés de lumière nous ne la voyons pas passer. Le miracle des œuvres d’Alain Le Boucher, c’est de rendre visible le passage de la lumière. Parfois elle passe trop vite pour notre œil dont le moteur n’est pas assez puissant pour distinguer ce fil noir que rend invisible la vitesse de sa course au travers des leds. Au ralenti, des boules s’entrechoquent et c’est comme si la lumière ne se jouait plus de l’apesanteur. Les luchrones d’Alain Le Boucher se composent de lumière et de temps. La vitesse est la mesure du temps, et sans le temps, plus de lumière, plus de nuit, plus de formes, plus d’être. Plus rien. Le présent n’existe pas, il est déjà passé.
Sculpteur de lumière grâce à « DYEU », Alain Le Boucher met au point un nouveau logiciel « FUX » qui lui permet non seulement de créer des rythmes mais des fugues et des contrepoints pour que l’aventure continue en symphonies de lumière aux combinatoires toujours plus complexes.
Comme je lui fais remarquer qu’il faudrait peut-être un peu ralentir le programme, il me répond : « Je travaille pour l’œil de Dieu, ce n’est pas la même fréquence. »
Lélia Mordoch
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