Galerie Lélia Mordoch |
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50 rue Mazarine 75006 ParisTéléphone : 331 53 10 88 52Fax : 331 53 10 88 49 |
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Les sculptures d'Emmanuel Fillot sont la quintescence d'un paysage, les réminissences d'une culture, les étapes d'un carnet de voyage où l'artiste sculpte ses émotions. L'inspiration naît d'un regard, d'une rencontre, de la superposition des visages et des gestes sur une musique, une ambiance, un rythme. Emmanuel Fillot ne voyage pas, il s'installe dans un endroit au quatre coins du monde et se laisse bercer par l'ére du temps, des choses et des gens.
De son séjour à Salvador de Bahia, revenu à Paris, il retrouve les accents du Candomblé. Quelques décennies après Jorge Amado, il retranscrit le monde des rires, des rêves et des chants, l'odeur de la misère que dilue les flots de la Cachaça aux accents de samba dans l'arôme du Brésil.
Odoya, c'est le cri d'allégresse des Oricha qui accueillent Iémanja, déesse des eaux dont le symbole est l'éventail et le miroir. Emmanuel Fillot cherche une symbiose entre toute les cultures, d'Afrique il avait ramené les couleurs de la latérite des savanes et des pierres noires du désert, du Brésil, il rapporte les danses et les visages de ces femmes vouées aux esprits des dieux qui toute vêtue de blanc dans leurs rondeurs imposantes détiennent la mémoire d'un peuple venu d'Afrique dont la culture se fond dans une Amérique méso indienne et dont les racines se perdent dans les sécheresses du Sertaõ qu'adoucissent les vents de l'Atlantique sur la Baie de tous les Saints.
Toutes les histoires qu'Emmanuel Fillot a entendu à Salvador, il les relate dans ses mobiles où l'estampe de ces femmes qui gouvernent la ville, se retrouve en filigrane. Elles sont alliance de la Terre et de l'esprit d'un peuple qui transcende le folklore dans l'ombre d'un vaudou imprégné de saints sanguinolants et d'esprits africains. Comme le dit Kenneth White, Emmanuel Fillot est à l'écoute du monde, des pierres comme des humains. Il souligne le lien entre l'humain et le minéral, la forme et le chant, le mouvement et le souffle du vent. Le rêve insensé d'une harmonie entre l'homme et le monde se révèle dans ses sculptures, poèmes du temps et de l'espace, mémoires de mondes entremêlées où s'harmonisent les contrastes.
Lélia MORDOCH
Juillet 2003
Equation de pierre1.80x55x10cm. 2003
Equation de pierre2.60x35x9cm. 2003
Equation de pierre3.55x40x12cm. 2003
Equation de pierre4.60x40x12cm. 2003
suite exposition
